Au poste des Arkansas, la solidité de l’alliance est vitale (sud de Gillett)

Photo Arkansas Tourism

A quelques kilomètres au sud de la ville de Gillett (Arkansas), au lieu dit des Ecores Rouges, se trouve le parc commémoratif national du poste des Arkansas. C’est à cet endroit que fut détruit en 1863 le dernier poste des Arkansas, lors d’une bataille perdue par les confédérés pendant la guerre de sécession.

Il s’agissait alors d’une petite ville américaine sur le déclin, protégée par un nouveau fort militaire confédéré, dont il ne reste aujourd’hui que peu de vestiges visibles. Le parc met aussi en valeur le long passé colonial des quatre postes des Arkansas qui se sont succédés dans la région, sous les régimes français et espagnol. De nouvelles fouilles archéologiques, à l’est du parc, visent maintenant à mieux localiser le tout premier d’entre eux, un poste de traite français construit en 1686, et le village quapaw qui se trouvait à proximité. Pour les Français, cette solide alliance locale s’était avérée vitale. Pour le comprendre, revenons au dernier quart du 17ème siècle, à l’embouchure de l’Arkansas…

Musée du poste des Arkansas, les palissades en moins (photo Arkansas Tourism)

Au Pays des Quapaws

Lors de leur exploration du Mississippi, Louis Jolliet et Jacques Marquette étaient parvenus, à l’été 1673, au pays des Quapaws. Ils furent invités à Kappa, le premier village quapaw rencontré, à fumer le calumet de la paix. Les Quapaws ne voulaient certainement pas laisser à leurs rivaux du Sud la chance de nouer une relation privilégiée avec les Français. Cette marque de confiance mutuelle ouvrit la voie à une solide alliance commerciale, politique et militaire qui dura pendant tout le régime français. C’est dans ce même village de Kappa qu’en mars 1682, Cavelier de La Salle prit solennellement possession de la Louisiane (une première fois) au nom du roi de France. Il concéda ensuite à son fidèle lieutenant, Henri de Tonti, une terre située près d’un autre village quapaw (Osotouy) pour établir un poste de traite…

Maquette des fortifications du poste français

C’est ainsi qu’est né en 1686 le premier établissement français à l’ouest du Mississippi, près du village d’Osotouy, en plein accord avec les Quapaws que les Français nommaient « Arkansas », mot illinois signifiant « Gens du vent du Sud ». Au début, le poste des Arkansas ne comportait qu’une maison clôturée en bois hébergeant six hommes. Fortifié en 1731, il protégeait alors une petite colonie de chasseurs, de marchands et de fermiers. Il fut ensuite abandonné après une attaque des Chicachas en 1749. Les vestiges des trois autres postes fortifiés de la période coloniale, dont deux situés aux Ecores Rouges, ont aujourd’hui disparu, victimes de l’érosion ou noyés sous les eaux de l’Arkansas.