Au pays des Opelousas la peur nuit au commerce

OpelousasLa ville d’Opelousas est le siège de la paroisse de Saint-Landry (Louisiane), dans le pays cadien, à quelques kilomètres à l’ouest de la petite ville de Port Barre, où se forme le bayou Tèche à partir du bayou Courtableau. Elle porte le nom d’une tribu amérindienne qui habitait la région quand la Louisiane était française, au 18e siècle. Opelousas se revendique comme la troisième plus ancienne ville de Louisiane. Elle se réfère à l’année 1720…

Cette année-là, le capitaine Renauld d’Hauterive fit construire un poste militaire pour maintenir une présence française dans la région. Le poste se situait idéalement sur la route des voyageurs, à mi-chemin entre le poste des Natchitoches, fondé en 1714, et La Nouvelle-Orléans, fondée en 1718. Et pourtant, les autorités coloniales ne firent aucun effort pour encourager le commerce dans cette région lointaine du sud-ouest de la Louisiane. Que craignaient-elles ?

La peur nuit au commerce

Les Opelousas étaient apparentés à un peuple beaucoup plus nombreux, les Attakapas, qui occupait un vaste territoire couvrant une partie du Texas, avec la particularité de pratiquer le… cannibalisme. En 1733, la frayeur collective qu’inspiraient les Attakapas n’encouragea pas le nouveau gouverneur, Le Moyne de Bienville, à accepter l’offre de partenariat commercial des Amérindiens. C’est seulement en décembre 1738 que les Opelousas conclurent leur premier partenariat avec un commerçant français, le Breton Jean-Joseph Le Kintrec.

Comme l’activité de traite s’avérait profitable, d’autres commerçants français et créoles s’installèrent dans la région, afin d’échanger des produits manufacturés contre des pelleteries et du suif (pour l’éclairage). Leur poste de traite se situait peut-être à proximité de l’actuelle ville de Port Barre. Il fallut pourtant attendre 1763 pour que les autorités françaises nomment le premier commandant du poste des Opelousas, avant l’annonce officielle de la cession de la Louisiane occidentale à l’Espagne. La dynamique était lancée. Même après l’arrivée effective du premier gouverneur espagnol, en mars 1766, les terres étaient encore distribuées aux colons d’origine française. Quant aux réfugiés acadiens, c’est en septembre 1765 que les dix premières familles arrivèrent dans la région. Elles semblaient avoir trouvé les prairies idéales pour élever leurs bovins…

Photo Mulvanysontheroad