Fort Maurepas (Ocean Springs), le berceau de la Louisiane

Statue d’Iberville au parc du Fort Maurepas, Ocean Springs (photo Christopher Mardoft)

Au cours du mois d’avril 1699, Pierre Le Moyne d’Iberville et ses hommes ont érigé Fort Maurepas sur le site de l’actuelle ville d’Ocean Springs dans la baie de Biloxi pour appuyer la prétention de la France à la Louisiane.

Sauvolle de la Villantry a été nommé commandant du fort et est devenu le premier gouverneur de la nouvelle colonie. En harmonie avec les politiques de Samuel de Champlain, d’Iberville consacra la plus grande partie de son temps à entretenir de bonnes relations avec les peuples autochtones avoisinants, organisant de petites expéditions pour explorer les régions environnantes. Il mourut subitement à l’été de 1701 de la fièvre jaune ou d’un arrêt cardiaque. Son journal est l’une des premières sources de l’histoire préliminaire du sud des États-Unis qui deviendra le « Dixie ».

En souvenir de Fort Maurepas et de ses pionniers

Vue de la baie de Biloxi et de son nouveau pont depuis le parc du Fort Maurepas, Ocean Springs (photo bugflickr)

Aujourd’hui près du centre-ville d’Ocean Springs, une statue en bronze d’Iberville grandeur nature ainsi que les contours en béton du Fort Maurepas et ses quatre bastions rappellent que les premiers colons du Mississippi étaient francophones. Fort Maurepas a été conçu par Remy Reno, l’architecte du groupe, qui utilisa le modèle de fortification militaire développé par le Maréchal Vauban. Ici, face à la magnifique baie de Biloxi, une centaine de soldats français et canadiens ont été en garnison de 1699 à 1702. L’abbé De Bordenac était l’aumônier et le docteur Caré, le chirurgien.

Fort Maurepas reconstruit après l’ouragan Katerina (Photo Mike F.)

Les hommes d’Iberville ont utilisé les matériaux disponibles pour la construction du fort qui couvrait une superficie dépassant 2000 mètres carrés. Les bastions, les palissades, les quartiers d’habitation, les entrepôts et les autres structures ont été fabriqués à partir d’arbres indigènes, notamment le chêne, le noyer et le pin qui abondaient dans le voisinage. Une douzaine de canons, pris des frégates La Badine et Le Marin, complétaient les fortifications.

Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, le frère cadet de Pierre, explora les régions méridionales du golfe, notamment Pensacola, la baie de Mobile, la rivière Pascagoula, le lac Pontchartrain et le fleuve Mississippi, où il fit la découverte du futur site de la Nouvelle-Orléans. Lors d’une grave sécheresse les récoltes périrent, heureusement la petite colonie fut approvisionnée à partir de la base française de Saint-Domingue (Haïti).