Les foires aux fusils et la réputation des fusils français

Lewis et Clark se sont souvent référés aux « fusils » que les Amérindiens avaient entre les mains. Près de Fort Pierre, dans le Dakota du Sud, le 26 septembre 1804, Clark nota que certaines tribus étaient mieux armées que d’autres.

C’est à partir du milieu du 17ème siècle que les commerçants de fourrures français ont fourni à leurs clients autochtones des fusils de chasse, à la fois comme cadeaux et pour le marchandage. Les Premières Nations étaient des clients sophistiqués et intelligents. Elles ont immédiatement vu les avantages des armes à feu sur les lances, les arcs et les flèches. En outre, le fusil avait une portée supérieure et demandait beaucoup moins de pratique pour son usage. À la demande des Amérindiens, une gâchette plus grande a été ajoutée au fusil pour une meilleure adhérence lors du tir à cheval. Plus léger et plus mince que les armes à feu anglaises, le fusil de fabrication française était préféré.

Foire aux fusils au site Gilbert (Texas) vers 1750 (oeuvre de Charles Shaw)

Dès le début du 18ème siècle les Français et les Canadiens ont tenu des foires aux fusils à travers la Grande Louisiane à la satisfaction des clients. Ainsi ont pris naissance les populaires expositions d’armes à feu (gun shows) dans l’Ouest américain. Suite à la découverte d’un grand nombre de fusils de chasse dans l’Est du Texas au cours du 20ème siècle (voir Texarkana), des études comparatives détaillées ont mis en évidence une influence française importante dans la conception et la décoration de ces armes à feu particulières qui jouissaient d’une réputation de robustesse et de fiabilité.