À l’ouest de Lafayette, résister n’est pas vaincre

Photo Tippecanoe County Historical Association

A quelques kilomètres au sud-ouest de l’actuelle ville de West Lafayette (Indiana), se trouve le site historique de Fort Ouiatenon, sur la rive nord de la rivière Wabash.

C’est sur ce site qu’en 1717 les Français construisirent le poste des Ouiatenons, premier établissement européen du territoire de l’Indiana. Ce poste de traite palissadé connut une vie prospère mais ne survécut pas à la guerre d’indépendance américaine et tomba en ruine. C’est ce riche passé français qui mérite d’être révélé. Voici pourquoi…

Résister n’est pas vaincre

Revenons au début du 18ème siècle. Depuis la grande paix de 1701 avec les Iroquois, les Miamis, alliés des Français, s’étaient installés dans les vallées de la Wabash et de la Maumee. La rivière Wabash, affluent de l’Ohio, était devenue la voie de communication privilégiée des Français et des Canadiens pour relier le Canada à la Louisiane. Tout était donc réuni pour développer un commerce des fourrures très lucratif dans ces régions riches en peaux de bisons et de castors. Mais il fallait d’abord empêcher la progression anglaise dans les vallées de l’Ohio et de la Wabash. C’est dans cette perspective que fut construit le poste des Ouiatenons.

Reconstitution historique au Fort Ouiatenon

L’endroit du poste des Ouiatenons n’avait pas été choisi au hasard. Le poste était situé à proximité de cinq villages miamis qui occupaient la rive sud de la rivière Wabash, face à l’embouchure de la rivière Tippecanoe. De 1720 à 1760, l’activité économique du poste de traite devint florissante, dans une parfaite harmonie entre Français, Miamis et autres alliés amérindiens. Mais cette belle harmonie ne devait pas durer.

Après la guerre de conquête anglaise, les Amérindiens étaient entrés dans une longue période de résistance à l’occupation anglaise puis à la colonisation américaine vers l’ouest. En 1786, craignant pour leur vie, les derniers habitants français du poste furent contraints de l’abandonner, avant que le président George Washington ordonne cinq ans plus tard la destruction des villages miamis de Fort Ouiatenon.